vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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Les communautés agricoles chrétiennes du Nigéria endeuillées par les Fulanis islamistes qui ont tué plus de 30 personnes

Plusieurs communautés desservies par le diocèse catholique de Makurdi, au Nigeria, sont plongées dans le deuil à la suite d'une nouvelle vague d'attaques perpétrées par des éleveurs peuls présumés, qui ont fait 30 morts en l'espace de trois jours.

Selon un rapport publié le mercredi 28 mai par la fondation pontificale Aide à l’Église en Détresse (AED) Internationale, les attaques ont visé plusieurs villages de l'État de Benue, y compris le village natal de l’évêque du diocèse de Makurdi. Elles ont eu lieu entre le 24 et le 26 mai.

Le rapport indique qu’un enfant de deux ans fait partie des victimes de cette vague de violences, qui a également fait de nombreux blessés graves et plusieurs personnes enlevées.

Des sources locales au Nigeria ont informé l’AED que les victimes comprenaient des civils, un agent de police, et d’autres personnes visées lors de ce qui semble être des attaques coordonnées contre des communautés agricoles.

L’AED rapporte que le premier incident a eu lieu le 24 mai à Tse Orbiam, dans la zone de gouvernement local de Gwer West, où le Père Solomon Atongo, de la paroisse Jimba de Makurdi, a été blessé par balle à la jambe alors qu’il revenait d’une messe commémorative pour deux prêtres catholiques tués en 2018.

Ori Hope Emmanuel, de la Fondation Justice, Développement et Paix du diocèse, a déclaré dans le rapport de l’AED que le Père Atongo a été blessé à la jambe gauche par des assaillants armés identifiés comme des djihadistes peuls. « Les deux passagers qui l’accompagnaient ont été enlevés par les assaillants », a-t-elle précisé, ajoutant que le prêtre blessé recevait actuellement des soins médicaux.

L’AED indique également qu’un agriculteur local, qui venait de terminer sa journée de travail, a été abattu sur sa ferme dans la même région.

Dans une déclaration transmise à l’AED, le Père Oliver Ortese, président du Conseil consultatif international du diocèse de Makurdi, a critiqué les forces de sécurité pour ne pas être intervenues durant l’attaque.

Il a souligné que bien qu’il y ait un poste militaire à l’endroit même où l’agriculteur a été tué, aucun soldat nigérian présent sur place n’est intervenu. Le Père Ortese a déclaré que cette inaction de l’armée nigériane laisse de nombreuses interrogations dans l’esprit des habitants : « Les soldats dormaient-ils pendant que les coups de feu retentissaient ? », s’est-il interrogé.

La violence aurait encore augmenté le lendemain, lorsque 20 personnes ont été tuées à Aondona, également dans la zone de Gwer West.

Aondona, selon l’AED, est le village natal de l’évêque de Makurdi, Mgr Wilfred Chikpa Anagbe, qui s’est montré particulièrement vocal sur les attaques islamistes contre les chrétiens au Nigeria.

Dans le village natal de Mgr Anagbe, des assaillants lourdement armés auraient « ouvert le feu de manière indiscriminée, provoquant des pertes civiles importantes et un climat de panique et de confusion généralisée », a rapporté Mme Emmanuel, ajoutant que « de nombreux habitants ont fui leur domicile pour chercher refuge ».

Selon le rapport, les prêtres et religieuses résidant à Aondona ont réussi à s’échapper vers Taraku, un village voisin, où de nombreux survivants ont trouvé asile dans l’église catholique Saint Patrick.

Le même jour, trois membres d’une même famille — un père, son fils adolescent et un enfant de deux ans — auraient été tués dans le village de Yelewata, dans la zone de Guma. L’épouse aurait été grièvement blessée lors de l’attaque, qui a été précédée du passage à tabac brutal d’un agriculteur de 67 ans et de la destruction de sa plantation de manioc.

De nouvelles attaques survenues le 26 mai ont fait cinq morts supplémentaires à Tse Orbiam et six autres à Ahume, dans la zone de Gwer West. Selon Mme Emmanuel, les assaillants ont « tiré sans discernement sur des personnes, provoquant de nombreuses pertes humaines, y compris la mort d’un officier de la police mobile en mission spéciale dans la région ».

Une dernière attaque ce jour-là s’est produite sur la route Naka-Adoka, à Gwer West, où des hommes armés auraient ouvert le feu sur des habitants et des voyageurs, faisant six blessés et un mort.

Dans le rapport adressé à l’AED, le Père Ortese condamne les conséquences plus larges de ces attaques répétées sur les communautés locales, affirmant que les militants sont en train de créer des crises humanitaires, les survivants étant déplacés dans des camps où ils deviennent des mendiants pour pouvoir subsister.

« Vous ne pouvez pas imaginer la réalité dans laquelle nous vivons ici. C’est l’horreur. C’est la terreur », écrit le prêtre dans son rapport.

Les conflits entre éleveurs nomades et communautés agricoles sédentaires sont un problème récurrent dans la région centrale du Nigeria, avec des causes profondes complexes, incluant la compétition pour la terre et l’eau, ainsi que des tensions ethniques, politiques et religieuses entremêlées.

L’AED décrit ces affrontements comme un « cocktail toxique » dont émergent des terroristes peuls, une minorité au sein des 12 à 16 millions d’individus que compte le groupe ethnique peul au Nigeria.

L’AED appelle à prier pour le repos éternel des âmes des victimes de ces attaques, pour les familles touchées par la violence, pour le rétablissement du Père Atongo, et pour la libération en sécurité des personnes enlevées.

La fondation pontificale, qui soutient le diocèse à travers des aides d’urgence, des initiatives de guérison des traumatismes et des projets pastoraux, lance un appel à une meilleure protection des communautés vulnérables et exhorte la communauté internationale à se tenir solidaire des victimes de cette violence.

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